S comme Souhait
Lorsque je suis arrivée en France, je me suis pris la carte Louvre Jeunes et c’est comme ça que j’ai découvert l’école. Je m’y suis inscrite et j’ai eu l’opportunité d’y rencontrer Laurent Le Bon, aujourd’hui directeur du musée Picasso. C’est lui qui m’a donné l’envie de devenir conservatrice. J’ai eu beaucoup de chance dans ma vie, puisque j’ai croisé des tas de gens merveilleux : des professeurs, des artistes, des conservateurs…
U comme Utopie
Beaux-Arts, c’est quelque chose d’un peu daté. Voire une utopie. Ce sont les arts du dessin à la base. C’est une terminologie qui n’a plus de sens aujourd’hui. En tout cas qui n’a plus la capacité d’évocation que cela aurait pu avoir il y a un siècle et demi.
S comme Superbe
Ce qui m’a conduit ici ? L’envie tout simplement. Le fait aussi que le musée des Beaux-Arts soit un superbe lieu et dans une ville qui l’est tout autant. J’essaie de relever le défi depuis deux ans, cahin-caha avec la Covid.
A comme Art
Au musée, on se doit de faire plein de choses : il y a l’art urbain bien sûr mais c’est y faire dialoguer les collections et les publics. Car il y a d’autres supports que la simple visite. La médiation en est un, le spectacle en est une autre. Il y a aussi la performance, le film, le jeu, la sieste… La Covid, malgré elle, a été une formidable occasion de mettre le paquet sur le digital. Nous étions déjà sur cette direction mais la fermeture des lieux culturels a considérablement accéléré le mouvement. Ce qui fait que nous avons proposé des contenus que nous n’avions pas avant.
N comme Nancy
Je ne connaissais pas la Lorraine mais je connaissais Nancy. J’ai des amies qui sont originaires de la Ville et que j’avais rencontrées à Paris. Malheureusement, la pandémie n’a pas arrangé les choses pour ma connaissance du territoire car je suis restée enfermée une année. Mes projets de vacances seront donc consacrés à la découverte du coin ! L’été dernier, j’avais déjà fait venir ma famille d’Espagne pour faire plus ample connaissance avec la Lorraine.
Mais ce qui me plaît ici, ne plaît pas forcément aux gens. Par exemple, je suis assez fascinée par l’histoire traumatique lorraine et toute Catalane que je suis, je me retrouve assez dans cette fierté un peu ombrageuse des gens d’ici. Ce rapport un peu compliqué par rapport à leurs propres origines, je trouve cela très intéressant. En clair, il y a des Nancéiens qui adorent détester Nancy… C’est quelque chose qui me fascine. Mais en même temps dès qu’on y touche, la guerre est déclarée ! J’aime bien cette contradiction.
Pendant les divers confinements, j’aimais bien marcher sur la Place de la Carrière. J’apprécie son côté un peu délabré, de vieille princesse décatie. À côté de la place Stanislas qui rutile, ce lieu avec toutes ces voitures autour, ces fontaines qui ne marchent pas, les arbres un peu malades, je la trouve très poétique.
A comme ADAM
Le projet ADAM* est porté par le musée lorrain qui veut mettre en valeur les collections très riches du musée. Nancy Musées est en partenariat avec Le Louvre pour mettre en valeur ce patrimoine. On lance également RUN, les Rencontres Urbaines de Nancy, qui auront lieu au printemps prochain. Cela fait la part belle aux cultures urbaines : des expositions, des interventions dans les espaces publics, des rencontres. À l’automne 2022, il y aura une exposition intitulée « architectures impossibles » sur l’architecture comme support de fantasmes. Une exposition qui balaie l’histoire de l’art de la Renaissance jusqu’à après-demain. L’automne 2022 sera aussi le moment de (re)découvrir un artiste sonore nancéien, Dominique Petitgand, qui va venir s’immiscer dans le parcours des collections.